Alfred de MUSSET

Ecrivain français

1810-1857






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Je t'aime. Dès que ma nouvelle sera finie, je vous défie en champs clos, ma belle.

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, 1838, septembre

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Les bosquets sont déserts ; la chaleur est extrême ;

Les vents sont à l’amour ; l’horizon est en feu ;

Toute femme, ce soir, doit désirer qu’on l’aime.

Une bonne fortune, XXIV, 1834, Poésies nouvelles

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Apprends-moi à ne pas mourir d'impatience en t'attendant, et de bonheur en te voyant.  

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, 1837, 13 avril

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Que voulez-vous ! dès que je m'endors, sa tête est là sur l'oreiller.

La Confession d'un enfant du siècle, 1836

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Elle était pour ainsi dire dans le sang de mes veines ; je la maudissais, mais j'en rêvais.

La Confession d'un enfant du siècle, 1836

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Je n'avais vécu que par cette femme ; douter d'elle, c'était douter de tout ; la maudire, tout renier ; la perdre, tout détruire.

La Confession d'un enfant du siècle, 1836

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En attendant que je devienne amoureux de toi, tu peux enregistrer mon opinion sur ton compte.  — Tu es le meilleur cœur, la plus mauvaise tête, la plus belle fille, et la plus divine amie que je connaisse.

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, 1838, 3 mai

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Il n'y a pas d'autres moyens de vivre que de me serrer contre toi.  

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, 1837, septembre

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L'incertitude est de tous les tourments le plus difficile à supporter.    

La Confession d'un enfant du siècle, 1836

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Sais-tu où vont les larmes des peuples, quand le vent les emporte ?

Lorenzaccio, 1834

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On dit que ma gourme me rentre,

Que je n'ai plus rien dans le ventre,

Que je suis vide à faire peur ;

Je crois, si j'en valais la peine,

Qu'on m'enverrait à Sainte-Hélène,

Avec un cancer dans le cœur.

A Julie, mars 1832, Premières poésies

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L'homme est ici-bas pour se servir de ses sens ;  il a plus ou moins de morceaux d'un métal jaune ou blanc, avec quoi il a droit à plus ou moins d'estime.

La Confession d'un enfant du siècle, 1836

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Si tu viens à Paris aux vacances, tu m'écriras. Fussé-je à tous les Diables, il faudra que je revienne ; je ne sais trop pourquoi j'ai dans la tête que je mourrai sans t'avoir revue.

Lettre n°5 - Deuxième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - Paris

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Si tu veux être aimé, respecte ton amour.

La Nuit d’octobre, 1837, Poésies nouvelles

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Ecris-moi pour me dire que tu n'es pas trop triste, et que tu m'aimes. Je te baise le cœur.

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, 1838, octobre, samedi soir

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Je te bannis de ma mémoire,

Reste d'un amour insensé,

Mystérieuse et sombre histoire

Qui dormira dans le passé !

La Nuit d’octobre, 1837, Poésies nouvelles

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Je t'aime, je t'épouse ; il n'y a de vrai au monde que de déraisonner d'amour.

Il ne faut jurer de rien, 1836, Théâtre

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Ce qu’on fait maintenant, on le dit ; et la cause

En est bien excusable : on fait si peu de chose !

Mais, si peu qu’il ait fait, chacun trouve à son gré

De le voir par écrit dûment enregistré.  

Une bonne fortune, 1834, Poésies nouvelles

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ll est certain qu'il est dangereux de s'habituer à ne plus se voir, et j'y courrai autant de risque que vous.  

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, 1838, février

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Malheur à celui qui, au milieu de la jeunesse, s'abandonne à un amour sans espoir !

Les Caprices de Marianne, 1833, Théâtre

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Manger, boire et dormir, c'est vivre.    

La Confession d'un enfant du siècle, 1836

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- Si le curé de votre paroisse soufflait sur un verre d'eau et vous disait que c'est un verre de vin, le boiriez-vous comme tel ?

- Non.

- Si le curé de votre paroisse soufflait sur vous et me disait que vous m'aimerez toute votre vie, aurais-je raison de le croire ?

- Oui et non.

- Que me conseilleriez-vous de faire le jour où je verrais que vous ne m'aimez plus ?

- De prendre un amant.

- Que ferai-je ensuite le jour où mon amant ne m'aimera plus ?

- Tu en prendras un autre.

- Combien de temps cela durera-t-il ?

- Jusqu'à ce que tes cheveux soient gris, et alors les miens seront blancs.

On ne badine pas avec l’amour, 1834, Théâtre

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Quand vous reverrai-je ? Quand reviendrez-vous ? Y serai-je encore ?

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, 1837, mars

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Si un atome de moi vivait encore, il serait déjà allé vers vous.

Lettre d'Alfred de Musset à Caroline Jaubert, Souvenirs de Madame C. Jaubert, Lettres et correspondances

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Laissez battre votre cœur, laissez-vous aimer ; laissez faire le Destin, il y a de beaux jours ici-bas ; ce bonheur que vous niez, il est en vous, dans vos yeux, sur vos lèvres, dans votre sein — respectez votre trésor.

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, 1837, 31 mars

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Je t'aime. Encore un peu de patience ; nous finirons par nous en tirer.

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, 1838, août,  jeudi

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Regardant sous tes pieds cette mer orageuse,

Tu te disais tout bas : " Ma perle est là dedans. "

Namouna, Chant II, LII

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Tu parcourais Madrid, Paris, Naple et Florence ; [sic]

Grand seigneur aux palais, voleur aux carrefours ;

Ne comptant ni l'argent, ni les nuits, ni les jours.

Namouna, Chant II, LI

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1La lâcheté nous bride, et les sots vont disant

Que, sous ce vieux soleil, tout est fait à présent.

Une soirée perdue, 1840, Poésies nouvelles

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Elle s'en fut au port, et s'assit en silence,

Tenant son petit sac, et n'osant murmurer.

Mais quand elle sentit sur cette mer immense

Le vaisseau s'émouvoir et les vents soupirer,

Le cœur lui défaillit, et perdant l'espérance,

Elle baissa son voile et se prit à pleurer.

Namouna, Chant III, IX

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Ma main à qui m'appelle, à qui m'aime ma vie.

Le Fils du Titien, 1838, Nouvelle

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Vous aviez là une belle nuit ; et vous la regretterez, soyez-en sûr, car elle ne reviendra plus.

Une femme pardonne tout, excepté qu'on ne veuille pas d'elle.

La Confession d'un enfant du siècle, 1836

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Je t’aime, je t’aime, je t’aime et je vais t’aimer.

Lettres d’amour à Aimée d’Alton, juin 1837

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Demain je serai à lui. Sera-t-il à moi ?

Emmeline, 1837, Nouvelle

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N’as-tu rien dans le cœur de m’avoir pris le mien ?

Namouna, Chant III, VIII, décembre 1832

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Pour aller jusqu’aux cieux il vous fallait des ailes ;

Vous aviez le désir, la foi vous a manqué.

L’Espoir en Dieu, février 1838

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Comme elle est belle au soir, aux rayons de la lune,

Peignant sur son cou blanc sa chevelure brune !

Sous la tresse d’ébène, on dirait, à la voir,

Une jeune guerrière avec un casque noir !

Don Paez, IV, 1830, Premières poésies

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[...] la perte d'un être tel que vous est à jamais irréparable. Sans doute,  je guérirai en apparence et il est presque certain que dans quelques temps je reprendrai une existence habituelle ; mais ma raison même me dira toujours que vous eussiez fait mon bonheur.

Emmeline, 1837, Nouvelle

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Nous ne serons donc heureux ni l'un ni l'autre, et nous ferons au monde un sacrifice que rien ne pourra compenser.

Emmeline, 1837, Nouvelle

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Elle se dit qu'à tout prix elle voulait changer son existence. Elle fit cent projets de voyage et aucun pays ne lui plaisait. Qu'irait-elle chercher ? L'inutilité de ses désirs, l'incertitude qui l'accablaient l'effrayèrent. ; […].

Emmeline, 1837, Nouvelle

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Quoi qu'on dise, l'amour c'est l'espérance.  

Emmeline, 1837, Nouvelle

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Le plus malheureux est celui qui reste ; il faut donc que ce soit vous qui partiez.

Emmeline, 1837, Nouvelle, (Emmeline à Gilbert)

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Va fleurir au soleil, ô ma belle chérie.

A George Sand (VI), 1835, Poésies posthumes

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Dès qu'elle l'eut regardé, elle comprit ce qu'il avait souffert ; et il la vit si pâle et si changée, qu'il se repentit de n'être pas revenu plus tôt.

Emmeline, 1837, Nouvelle

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Arrêterai-je l'heure et le temps, en forçant cette petite horloge à se taire ?

Emmeline, 1837, Nouvelle

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J'étais sûre que l'impossible m'arrêterait ; mais je n'ai pas pu résister à ce qui était possible.

Emmeline, 1837, Nouvelle

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[…] l’espérance est semblable à la fanfare guerrière : elle mène au combat et divinise le danger. Tout est si beau, si facile, tant qu’elle retentit au fond du cœur ! mais, le jour où sa voix expire, le soldat s’arrête et brise son épée.

André Del Sarto, 1833, Théâtre

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Je vous sens dans mes bras plier comme un roseau.

Emmeline, 1837, Nouvelle

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Il faut voir, dans nos grands combats,

Ce corps si souple et si fragile,

Ainsi qu'une couleuvre agile,

Fuir et glisser entre mes bras !

Madrid, 1830, Premières poésies

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Calmons-nous, il y a de quoi mourir.

Emmeline,  1837, Nouvelle

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La nuit, quand de si loin le monde nous sépare,

Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous,

De mille souvenirs en jaloux je m'empare.

 A Ninon, 1835, Poésies nouvelles

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Adieu ! je crois qu'en cette vie

Je ne te reverrai jamais.

Adieu, janvier 1840, Poésies nouvelles

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Dieu passe, il t'appelle et m'oublie ;

En te perdant je sens que je t'aimais.

Adieu, janvier 1840, Poésies nouvelles

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Emmeline avait mis cinq ans à s'apercevoir que son premier choix ne pouvait la rendre heureuse ;

elle en avait souffert pendant un an ;

elle avait lutté six mois contre une passion naissante, deux mois contre un amour avoué ;

elle avait enfin succombé, et son bonheur dura quinze jours.

Emmeline,  1837, Nouvelle

(Première nouvelle publiée par Musset, saluée par Balzac qui évoqua un chef d’œuvre de la « nouvelle moderne »… Intégrale Flammarion)

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Va chercher d'autres lieux, toi qui fus ma patrie.

A George Sand (VI), 1835, Poésies posthumes

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Laisse mon souvenir te suivre loin de France ;

Qu'il parte sur ton cœur, pauvre bouquet fané.

A George Sand (VI), 1835, Poésies posthumes

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Le bonheur m’a prêté plus d’un lien fragile ;

Mais c’est l’adversité qui m’a fait un ami.

A mon ami Alfred T., 1832, Premières poésies, 1829-1835

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Et, que demain je meure ou que demain je vive,

Pendant que mon coeur bat, t'en donner la moitié.

A mon ami Alfred T., 1832, Premières poésies, 1829-1835

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Mais c’est le vent du nord, c’est le vent des naufrages

Qui jette sur la rive une perle au pêcheur.  

A mon ami Alfred T., 1832, Premières poésies, 1829-1835

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Tu portes dans ta tête et dans ton coeur deux mondes,

Quand le soir, près de moi, tu vas triste et courbé.

A Ulric G., Premières poésies, 1829-1835,  

- Lire le poème

- Ulric Guttinguer

- Sur la route de Paris à Honfleur… Vers le chalet suisse d’Ulric…

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Comme un plongeur dans une mer profonde,

Je me perdais dans tant d’oubli.

De tous côtés j’y retournais la sonde,

Et je pleurais, seul, loin des yeux du monde,

Mon pauvre amour enseveli.

La Nuit de décembre, 1835

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Qui donc es-tu, toi que dans cette vie

Je vois toujours sur mon chemin ?

La Nuit de décembre, 1835

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Où tu vas, j’y serai toujours,

Jusques au dernier de tes jours,

Où j’irai m’asseoir sur ta pierre.

La Nuit de décembre, 1835

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Qui donc es-tu ? – Tu n’es pas mon bon ange,

Jamais tu ne viens m’avertir.

La Nuit de décembre, 1835

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Nous écoutions la nuit ; la croisée entr'ouverte

Laissait venir à nous les parfums du printemps ;

Les vents étaient muets, la plaine était déserte…

Lucie, 1835

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On surprend un regard, une larme qui coule ;

Le reste est un mystère ignoré de la foule,

Comme celui des flots, de la nuit et des bois !

Lucie, 1835

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Adieu ! ta blanche main sur le clavier d'ivoire,

Durant les nuits d'été, ne voltigera plus…

Lucie, 1835

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Pauvre enfant ? Tu pleurais ; sur ta bouche adorée

Tu laissas tristement mes lèvres se poser,

Et ce fut ta douleur qui reçut mon baiser.

Lucie, 1835

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Son cœur est un logis qui n'a pas d'escalier.

Namouna, Chant premier, XXVI, décembre 1832

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Le vent de ma faveur est capricieux comme une marée montante.

Comédies et proverbes, 1849

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Puisque c'est ainsi que va le monde, eh bien ! nous le prendrons comme il est.

Les deux maîtresses, 1837

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L'enfant marche joyeux, sans songer au chemin ;

Il le croit infini, n'en voyant pas la fin.

Tout à coup il rencontre une source limpide,

Il s'arrête, il se penche, il y voit un vieillard.

Les Voeux stériles, in Premières Poésies, 1828-1835

__________________

De toutes les soeurs de l'amour, l'une des plus belles est la pitié.

La Confession d'un enfant du siècle, 1836

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L'amitié, camarade, est semblable à la coupe

Qui passe, au coin du feu, de la main à la main.

L'un y boit son bonheur, et l'autre sa misère ;

Le ciel a mis l'oubli pour tous au fond du verre.

La Coupe et les Lèvres, 1830

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Ceux qui parlent beaucoup savent prouver très peu.

A quoi rêvent les jeunes filles,

in Premières Poésies, 1828-1835

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Qu'y a-t-il de plus léger qu'une plume ? La poussière.

Et de plus léger que la poussière ? Le vent.

Et de plus léger que le vent ? La femme.

Et de plus léger que la femme ? Rien.

La quenouille de Barberine, 1835

__________________

Aujourd'hui est à nous, mais demain est à Dieu.

Les marrons du feu,

in Les Contes d'Espagne et d'Italie, 1830

__________________

L'homme sans patience est la lampe sans huile,

Et l'orgueil en colère est mauvais conseiller.

La Coupe et les Lèvres, 1830

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Son cœur est un logis qui n'a pas d'escalier.

Namouna,

Chant premier, XXVI, décembre 1832

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Le vent de ma faveur est capricieux comme une marée montante.

Comédies et proverbes, 1849

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Puisque c'est ainsi que va le monde, eh bien ! nous le prendrons comme il est.

Les deux maîtresses, 1837

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L'enfant marche joyeux, sans songer au chemin ;

Il le croit infini, n'en voyant pas la fin.

Tout à coup il rencontre une source limpide,

Il s'arrête, il se penche, il y voit un vieillard.

Les Voeux stériles, in Premières Poésies, 1828-1835

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De toutes les soeurs  de l'amour, l'une des plus belles est la pitié.

La Confession d'un enfant du siècle, 1836

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L'amitié, camarade, est semblable à la coupe

Qui passe, au coin du feu, de la main à la main.

L'un y boit son bonheur, et l'autre sa misère ;

Le ciel a mis l'oubli pour tous au fond du verre.

La Coupe et les Lèvres, 1830

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Ceux qui parlent beaucoup savent prouver très peu.

A quoi rêvent les jeunes filles,

in Premières Poésies, 1828-1835

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Qu'y a-t-il de plus léger qu'une plume ? La poussière.

Et de plus léger que la poussière ? Le vent.

Et de plus léger que le vent ? La femme.

Et de plus léger que la femme ? Rien.

La quenouille de Barberine, 1835

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Aujourd'hui est à nous, mais demain est à Dieu.

Les marrons du feu,

in Les Contes d'Espagne et d'Italie, 1830

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L'homme sans patience est la lampe sans huile,

Et l'orgueil en colère est mauvais conseiller.

La Coupe et les Lèvres, 1830

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Un mot de toi pourra toujours décider de ma vie.

Lettre n°4 - Deuxième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - 19 avril - Portant le timbre de Paris du 21 avril

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Tout m'ennuie. M'aimes-tu encore ? Il n'y a que toi qui aies du cœur.

Pas de lettre. Oui ou non.

Billet d'Alfred de Musset à Aimée d'Alton, 14 janvier 1842

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Je crois qu'une sottise est au bout de ma plume.

Namouna,

Chant premier, LXIX, décembre 1832

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Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance,

Le souvenir souffrant s'attache à l'espérance.

Namouna,

Chant premier, XL, décembre 1832

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Tout ce qui était n'est plus.

Tout ce qui sera n'est pas encore.

Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Qu'as-tu fait de ta vie et de ta liberté ?

Crois-tu donc qu'on oublie autant qu'on le souhaite ?

Crois-tu qu'en te cherchant tu te retrouveras ?

[La Muse]

La Nuit d'août, 1836

Voir : Musset & La Muse - Statue au Parc-Monceau - Paris

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Le cœur a beau mentir, la blessure est au fond.

[La Muse]

La Nuit d'août, 1836

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Hélas ! par tous pays, toujours la même vie :

Convoiter, regretter, prendre et tendre la main ;

Toujours mêmes acteurs et même comédie,

Et, quoi qu'ait inventé l'humaine hypocrisie

Rien de vrai là-dessous que le squelette humain.

[La Muse]

La Nuit d'août, 1836

Voir : Musset & La Muse - Statue au Parc-Monceau - Paris

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[...] et n'oublie pas ceci : c'est que souvent l'amour meurt parce qu'on ne fait pas, pour le conserver, tout ce qu'on avait fait pour l'inspirer.

Voyage où il vous plaira,

Alfred de Musset - P.-J. Stahl, 1843

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Le monde est si grand, qu'il est dur d'y être seul.

Voyage où il vous plaira,

Alfred de Musset - P.-J. Stahl, 1843

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Si vous ne m'aimez pas, que faites-vous ici ?

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Mon courage lui faisait pitié.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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L'espérance est restée en route, et le bonheur a manqué de parole.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Expliquez si vous pouvez.

Vous ne trouverez que deux corps, un là, l'autre ici, et entre eux, quoi ?

L'air, l'espace, l'immensité.

La Confession d'un Enfant du siècle,1836

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Tu es jeune et vivante, et tu es belle, et tu m'oublieras.

Tu guériras du mal que je t'ai fait, si tu peux le pardonner.

[Octave], La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Le temps ! et ta beauté, et ton amour, et le bonheur, où seront-ils allés ?

Est-ce donc sans regret que tu me perds ainsi ?

[Octave], La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Combien de temps pour qu'elle m'oublie si je n'existe plus demain ?

combien de larmes ? aucune peut-être !

[Octave], La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Pendant que tes lèvres touchaient les siennes,

pendant que tes bras entouraient son cou,

pendant que les anges de l'éternel amour vous enlaçaient

comme un seul être des liens du sang de la volupté,

vous étiez plus loin l'un de l'autre que deux exilés

aux deux bouts de la terre, séparés par le monde entier.

Regarde-la, et surtout fais silence.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Folle ! j'ai voulu souffrir en silence, vous consacrer ma résignation ;

j'ai voulu vous cacher mes larmes ;

Folle ! j'ai voulu traverser les mers, m'exiler de France avec vous,

aller mourir, loin de tout ce qui m'a aimée sur ce cœur qui doute de moi.

Folle ! j'ai cru que la vérité avait un regard, un accent, qu'on la devinait, qu'on la respectait !

[Brigitte], La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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On dit qu'il n'y a rien de si rapide qu'un sentiment d'antipathie !

Mais je crois qu'on devine plus vite encore qu'on se comprend et qu'on va s'aimer.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Pour la première fois de ma vie, j'étais heureux ;

Dieu bénissait mes armes, et la douleur m'apprenait la vertu.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Vous avez voulu voir jusqu'où allait ma patience,

vous avez mis ma douleur au défi, peut-être pour avoir le droit de me chasser ;

vous étiez lasse de ce triste amant qui souffrait sans se plaindre et qui buvait avec résignation le calice amer de vos dédains !

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Je m'attendais à ce qu'elle m'avait dit ; ma résolution fut prise aussitôt, et je me décidai à partir.

Je me relevai le cœur navré, mais ferme, et je fis le tour du jardin.

Je regardai la maison, la fenêtre de sa chambre ; je tirai la grille en sortant, et, après l'avoir fermée, je posai mes lèvres sur la serrure.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Que vous ai-je fait ?

J'ai fléchi le genou ; je n'ai même pas dit un mot.

Que vous ai-je appris ? vous le saviez déjà.

J'ai été faible parce que je souffrais.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Quel risque courez-vous en me donnant encore un mois ou deux du seul bonheur que j'aurai jamais ?

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Un mot, lui dis-je, en me levant, un mot, et rien de plus.

Je sais qui vous êtes, et s'il y a pour moi quelque compassion dans votre cœur, je vous en remercie ;

dites un mot ! ce moment décide de ma vie.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Je n'avais pensé qu'à elle pendant mon voyage, et je perdais toute espérance de l'oublier jamais.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Je la trouvais maigrie et changée.

Son sourire habituel paraissait languissant sur ses lèvres décolorées.

Elle me dit qu'elle avait été souffrante.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Nous sentions bien qu'il y avait un tiers entre nous ;

c'était l'amour que j'avais pour elle.

Rien ne le trahissait dans mes actions, mais il parut bientôt sur mon visage :

je perdais ma gaieté, ma force, et l'apparence de santé que j'avais sur les joues.

Un mois ne s'était pas encore écoulé, que je ne ressemblais plus à moi-même.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Tantôt je lui peignais ma vie passée sous les couleurs les plus sombres,

et lui donnais à entendre que, s'il fallait me séparer d'elle,

je resterai livré à une solitude pire que la mort ;

je lui disais que j'avais la société en horreur,

et le récit fidèle de ma vie, que je lui avais fait lui prouvait que j'étais sincère.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Tous mes rêves de bonheur, lui disais-je, toutes mes espérances,

toute mon ambition sont renfermés dans ce petit coin de terre que vous habitez ;

hors de l'air que vous respirez, il n'y a point de vie pour moi.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Ainsi, n'ayant pas même la permission d'avouer ma peine, ma santé achevait de se détruire.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Depuis deux mois que je perds le repos, la force et l'espérance,

vous ai-je dit un mot de ce fatal amour qui me dévore et qui me tue, ne le savez-vous pas ?

Levez la tête ; faut-il vous le dire ? Ne voyez-vous pas que je souffre et que mes nuits se passent à pleurer ?

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Les malheurs ont leurs symptômes comme les maladies,

et il n'y a rien de si redoutable en mer qu'un petit point noir à l'horizon.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Ses lèvres entr'ouvertes tombèrent sur les miennes et l'univers fut oublié.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

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Quand une tombe vient de se fermer,

et que sous la lourde pierre semblent ensevelies à jamais,

avec ce que tu as aimé, toutes les joies de ta vie,

c'est moi qui soulève cette pierre et qui en fais sortir celui d'où te viendra,

qui que tu sois, la consolation, – mon frère, l'aimable Oubli.

« L'Oubli, par qui tu seras infidèle sans remords»...

Voyage où il vous plaira,

Alfred de Musset - P.-J. Stahl, 1843

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Le plus petit coin de la terre étant l'abrégé du reste,

une petite pierre, si vous l'approchez de votre oeil, c'est un rocher ;

– une feuille d'arbre, une forêt ; – qui voit un enfant, voit un homme.

Voyage où il vous plaira,

Alfred de Musset - P.-J. Stahl, 1843

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Les Français sont, en somme, accomodants ;

ils nous firent beaucoup de saluts : La politesse, nous dit l'un d'eux,

qui s'était obstiné à nous servir de guide, quoique nous n'eussions aucun besoin de ses services,

la politesse est une monnaie qui ne ruine personne.

Voyage où il vous plaira,

Alfred de Musset - P.-J. Stahl, 1843

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Si mon nom est écrit dans un coin de votre cœur,

quelque faible, quelque décolorée qu'en soit l'empreinte, ne l'effacez pas.

Lettre n°12 - Première série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1833 - Paris

__________________

Ecris-moi à Paris, mon amie, je t'ai laissée bien lasse,

bien épuisée de ces deux mois de chagrin ;

tu me l'as dit d'ailleurs, tu as bien des choses à me dire.

Dis-moi surtout que tu es tranquille, que tu seras heureuse.

Lettre n°3 - Deuxième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - Vendredi 4 avril - Portant le timbre de Genève du 5 avril

__________________

Songe qu'une lettre de toi met dix jours à venir ici,

qu'il faut que je vive dix autres jours de cette lettre.

Ne doute pas de mon cœur, je t'en supplie.

Lettre n°6 - Deuxième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - Portant le timbre de Paris du 10 mai et celui de Venise du 18

__________________

C'est toi qui as laissé descendre sur ma tête le ciel de ton amour.

Lettre n°6 - Deuxième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - Portant le timbre de Paris du 10 mai et celui de Venise du 18

__________________

Je meurs d'amour, d'un amour sans fin, sans nom, insensé, désespéré, perdu !

Lettre n°5 - Troisième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

Portant le timbre de Paris du 10 mai 1834 et celui de Venise du 18

__________________

Quelque faible et misérable qu'ait dû te sembler mon amour, j'ai entrevu un nouveau monde et cela suffit.

Lettre n°6 - Deuxième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

Portant le timbre de Paris du 10 mai 1834 et celui de Venise du 18

__________________

Je vais aux Boulevards, au Bois, à l'Opéra, sur le quai, aux Champs-Elysées ;

cela est doux et étrange, n'est-ce pas que de se promener tout jeune dans une vieille vie ?

Lettre n°7 - Deuxième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - Portant le timbre de Venise du 18 juin

__________________

Deux êtres qui s'aiment bien sur terre font un ange dans le ciel.

Voilà ce que j'ai trouvé l'autre jour dans un ouvrage nouveau.

Connais-tu une parole plus belle et plus sublime ?

Lettre n°7 - Deuxième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - Portant le timbre de Venise du 18 juin

__________________

Maintenant c'est fini ;

je m'étais dit qu'il fallait revivre, qu'il fallait prendre un autre amour, oublier le tien, avoir du courage.

Lettre n°5 - Troisième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - 1er septembre - Baden

__________________

Il serait trop cruel de venir dire à un malheureux qui meurt d'amour, qu'il a tort de mourir.

Les taureaux blessés dans le cirque ont la permission d'aller se coucher dans un coin avec l'épée du matador dans l'épaule, et de finir en paix.

Lettre n°5 - Troisième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - 1er septembre - Baden

__________________

Je ne peux pas vivre sans toi, voilà tout.

Lettre n°5 - Troisième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - 1er septembre - Baden

__________________

Je suis perdu, vois-tu, je suis noyé, inondé d'amour ;

je ne sais plus si je vis, si je mange, si je respire, si je parle ;

je sais que je t'aime.

Lettre n°5 - Troisième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - 1er septembre - Baden

__________________

Sais-tu ce que c'est que d'attendre un baiser cinq mois !

Lettre n°5 - Troisième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - 1er septembre - Baden

__________________

Ainsi, un mot, dis-moi ton heure. Sera-ce soir ? demain ?

Quand tu voudras, quand tu auras une heure, un instant à perdre.

Réponds-moi une ligne. Si c'est ce soir, tant mieux.

Si c'est dans un mois, j'y serai.

Ce sera quand tu n'auras rien à faire, moi, je n'ai à faire que de t'aimer.

Lettre n°7 - Troisième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - Lundi - Mois de septembre - Baden

__________________

Tu m'as dit de partir et je suis parti ; tu m'as dit de vivre et je vis.

Lettre n°2 - Deuxième série, de Lui à Elle,

Classification Décori, Alfred de Musset à George Sand,

1834 - Sd

__________________

Mon courage était dans tes yeux.

Stances à Mademoiselle Rachel, 1839 [?]

__________________

J'aime, et je sais répondre avec indifférence ;

J'aime, et rien ne le dit ; j'aime, et seul je le sais ;

Et mon secret m'est cher, et chère ma souffrance ;

Et j'ai fait le serment d'aimer sans espérance,

Mais non pas sans bonheur ; — je vous vois, c'est assez.

A Ninon, 1835

[Madame Caroline Jaubert]

__________________

Elle compta, pour ainsi dire,

ses chances de souffrances et ses chances de bonheur,

et mit hardiment sa vie pour enjeu.

Emmeline,1839

__________________

Le plus malheureux des deux est celui qui reste ;

il faut donc que ce soit vous qui partiez.

Emmeline, 1839

__________________

Le ciel m'en est témoin, dès le premier moment,

Je compris que l'aimer était peine inutile ;

Et cependant mon cœur prit un amer plaisir

A sentir qu'il aimait et qu'il allait souffrir !

Idylle, 1839

__________________

Depuis que dans ses yeux ma peine a pris naissance,

Nul ne sait le tourment dont je suis déchiré.

Elle-même l'ignore, - et ma seule espérance

Est qu'elle le devine un jour, quand j'en mourrai.

Idylle, 1839

__________________

Faisons ce qui te plaît. Parfois, en cette vie,

Une chanson nous berce et nous aide à souffrir [...].

Idylle, 1839

__________________

Aimer est quelque chose, et le reste n'est rien.

Idylle, 1839

__________________

Emmeline avait mis cinq ans à s’apercevoir

que son premier choix ne pouvait la rendre heureuse ;

elle en avait souffert pendant un an ;

elle avait lutté six mois contre une passion naissante,

deux mois contre un amour avoué ;

elle avait enfin succombé, et son bonheur dura quinze jours.

Emmeline, 1837

__________________

L'amour est tout et, pour le reste,

il faut rire ensemble des petits efforts

que le malheur fait pour nous toucher.

Lettres d'Alfred de Musset à Aimée d'Alton, 13 avril 1837, Lettre VI

__________________

Ah ! croyez-moi au nom du ciel,

mon cher enfant du siècle, le bonheur est assez rare ici-bas,

c'est un triste défaut que d'en douter, et c'est presque un crime que de le détruire.

Lettres d'Alfred de Musset à Aimée d'Alton, 13 avril 1837, Lettre VI

__________________

Oui, femmes, quoi qu'on puisse dire,

Vous avez le fatal pouvoir

De nous jeter par un sourire

Dans l'ivresse ou le désespoir.

A Mademoiselle ***, mars 1839,

[Pauline Garcia, sœur de la Malibran]

__________________

Quant je t'aimais, pour toi j'aurais donné ma vie,

Mais c'est toi, de t'aimer, toi qui m'ôtas l'envie

A tes pièges d'un jour on ne me prendra plus ;

A Madame B***, 1828

__________________

La moitié d'un violent amour, c'est presque une amitié…

Les marrons du feu,

in Les Contes d'Espagne et d'Italie, 1830

__________________

Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse ?

Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ?

La Coupe et les Lèvres, 1830

__________________

Il n'est que la jeunesse, ami, pour être heureuse,

Que la belle jeunesse éclatante et rieuse [...]

Il n'est que la jeunesse..., 1832

__________________

Mais le hasard peut tout, - et ce qu'on lui voit faire

Nous a souvent appris que le bonheur sur terre

Namouna,

Chant troisième, XIV, décembre 1832

__________________

Trouver sur les lèvres d'un honnête homme

ce qu'on a soi-même dans le cœur,

c'est le plus grand des bonheurs qu'on puisse désirer.

Lorenzaccio, 1834

__________________

Mon bonheur, tu le vois, vécut une soirée ;

J'en connais cependant de plus longue durée

Que je ne voudrais pas changer pour celui-ci.

Une bonne fortune, Décembre 1834

__________________

A quoi sert de se quereller, quand le raccommodement est impossible ?

Le plaisir des disputes, c'est de faire la paix.

On ne badine pas avec l'amour, 1834

__________________

On est souvent trompé en amour,

souvent blessé et souvent malheureux ;

mais on aime.

On ne badine pas avec l'amour, 1834

__________________

La bouche garde le silence

Pour écouter parler le cœur.

La Nuit de mai, 1835

__________________

Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.

La Nuit de mai, 1835

__________________

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.

La Nuit de mai, 1835

__________________

A l'âge où le cœur est riche, on n'a pas les lèvres avares.

Le Chandelier, 1835

__________________

Ah ! que le cœur est un grand maître !

On n'invente rien de ce qu'il trouve, et c'est lui seul qui choisit tout.

Il ne faut jurer de rien, 1836

__________________

[...] il n'y a de vrai au monde que de déraisonner d'amour.

Il ne faut jurer de rien, 1836

__________________

Aimer, c'est se donner corps et âme.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

__________________

On dit qu'il n'y a rien de si rapide qu'un sentiment d'antipathie.

La Confession d'un Enfant du siècle, 1836

__________________

Qu'est-ce donc qu'oublier, si ce n'est pas mourir ?

Lettre à M. de Lamartine, 1836

__________________

Épargne-toi du moins le tourment de la haine ;

A défaut du pardon, laisse venir l'oubli.

La Nuit d'octobre, 1837

__________________

Il est doux de pleurer, il est doux de sourire

Au souvenir des maux qu'on pourrait oublier.

La Nuit d'octobre, 1837

__________________

Douces ou amères, les larmes soulagent toujours.

Un Caprice, 1837

__________________

Ce n'est quelquefois qu'en perdant ceux qu'on aime qu'on sent combien on les aimait.

Emmeline, 1837

__________________

L'homme est un apprenti, la douleur est son maître,

Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert.

La Nuit d'octobre, 1837

__________________

Si le ciel est désert, nous n'offensons personne ;

Si quelqu'un nous entend, qu'il nous prenne en pitié !

L'Espoir en Dieu, Février 1838

__________________

C'est que la sagesse est un travail,

et que pour être seulement raisonnable,

il faut se donner beaucoup de mal,

tandis que pour faire des sottises,

il n'y a qu'à se laisser aller.

Margot, 1838

__________________

Chasser tout souvenir et fixer sa pensée,

Sur un bel axe d'or la tenir balancée,

Incertaine, inquiète, immobile pourtant,

Peut-être éterniser le rêve d'un instant ; [...]

Impromptu,

En réponse à cette question : Qu'est-ce que la poésie ?

1839

__________________

Faire une perle d'une larme ;

Du poète ici-bas voilà la passion,

Voilà son bien, sa vie et son ambition.

Impromptu,

En réponse à cette question : Qu'est-ce que la poésie ?

1839

__________________

[Non], l'amour qui se tait n'est que rêverie.

Le silence est la mort, et l'amour est la vie.

Idylle,

(dans la bouche de Rodolphe, s'adressant à Albert.) - 1839

__________________

Une larme a son prix, c'est la sœur d'un sourire.

Idylle,

(C'est encore Rodolphe qui parle...) - 1839

__________________

[Mais], le seul vrai langage au monde est un baiser.

Idylle,

(Encore et toujours notre Rodolphe...) - 1839

__________________

Le droit est au plus fort en amour comme en guerre,

Et la femme qu'on aime aura toujours raison.

Idylle,

(Rodolphe, évidemment...) - 1839

__________________

Le seul bien qui me reste au monde

Est d'avoir quelquefois pleuré.

Tristesse, 1840

__________________

Un souvenir heureux est peut-être sur terre

Plus vrai que le bonheur.

Souvenir, 1840

__________________

Vive le vieux roman, vive la page heureuse

Que tourne sur la mousse une belle amoureuse !

Après une lecture, Novembre 1842

__________________

Tu trouveras dans la joie et la peine,

Ma triste main pour soutenir la tienne,

Mon triste cœur pour écouter le tien.

A Madame M***, Sans date

__________________

Le retour fait aimer l'adieu.

A mon frère revenant d'Italie, 1844

__________________

Hélas ! je n'oserais vous aimer, même en rêve !

C'est de si bas vers vous que mon regard se lève !

C'est de si haut sur moi que s'inclinent vos yeux !

SONNET, A Madame ***, 1844

__________________

Du paradis j'ai fait le tour ;

J'ai fait des vers, j'ai fait l'amour.

Chanson, 1844

__________________

Qui part trop tôt revient trop tard.

Chanson, 1844

__________________

Les mots sont faits pour ce qu'on trouve aimable,

Les regards seuls pour ce qu'on voit charmant.

A Madame Cne T., Fontainebleau, 1847

__________________

Se voir le plus possible et s'aimer seulement,

Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,

Sans qu'un désir nous trompe ou qu'un remords nous ronge...

Sonnet, 1849

__________________

Jusqu'à présent, lecteur, suivant l'antique usage,

Je te disais bonjour à la première page.

Mon livre, cette fois, se ferme moins gaiement ;

En vérité, ce siècle est un mauvais moment.

Sonnet au Lecteur, 1850

__________________

Heureux le voyageur que sa ville chérie

Voit rentrer dans le port, aux premiers feux du jour !

Retour, 1855, Le Havre [septembre]

__________________

Comme le cœur bondit quand la terre natale,

Au moment du retour, commence à s'approcher,

Et du vaste Océan sort avec son clocher !

Et quel tourment divin dans ce court intervalle,

Où l'on sent qu'elle arrive et qu'on va la toucher !

Retour, 1855, Le Havre [septembre]

__________________

Dieu l'a voulu, nous cherchons le plaisir.

Tout vrai regard est un désir ; [...].

Impromptu, sans date, in Poésies posthumes

__________________

Dieu dort et le monde est son rêve.

Dieu est plongé dans le sommeil...,

fragment dicté par le poète à Madame Martellet, non daté.

__________________

Tu sais qu'on t'aime et tu crois qu'on t'oublie.

Napoléon, sans date, in Poésies posthumes

__________________

CŒLIO : Que tu es heureux d’être fou !

OCTAVE : Que tu es fou de ne pas être heureux !

____

CŒLIO : Le souffle de ma vie est à Marianne ;

elle peut d’un mot de ses lèvres l’anéantir ou l’embrasser.

Vivre pour une autre me serait plus difficile que de mourir pour elle. [ …]

____

OCTAVE : Cœlio est le meilleur de mes amis ;

si je voulais vous faire envie, je vous dirais qu’il est beau comme le jour, jeune, noble, et je ne mentirais pas ;

mais je ne veux que vous faire pitié, et je vous dirai qu’il est triste comme la mort, depuis le jour où il vous a vue.

MARIANNE : Est-ce ma faute s’il est triste ?

OCTAVE : Est-ce sa faute si vous êtes belle ? Il ne pense qu’à vous ; à toute heure il rôde autour de cette maison. N’avez-vous jamais entendu chanter sous vos fenêtres ? N’avez-vous jamais soulevé à minuit cette jalousie et ce rideau ?

____

MARIANNE : Pourquoi n’aimerais-je pas Claudio ? C’est mon mari.

OCTAVE : Pourquoi n’aimeriez-vous pas Cœlio ? C’est votre amant.

____

OCTAVE : Je ne vous aime pas, Marianne : c’était Cœlio qui vous aimait !

Les Caprices de Marianne, 1833

__________________

Faire du jour la nuit et de la nuit le jour, c'est un moyen commode de ne pas voir les honnêtes gens.

Lorenzaccio, 1834

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L'enthousiasme est frère de la souffrance.

Lorenzaccio, 1834


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Voir aussi


www.musset-immortel.com

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